Le Liban-sud est une région à part, coupée de Beyrouth et coupée de la Palestine vers laquelle elle tend naturellement par ses paysages. C’est une région de collines avec des vallons encaissés, elle reste encore sauvage car elle a été préservée de l’urbanisation par l’occupation israélienne. La douceur des lieux, la lumière de septembre et la période de Ramadan qui offrait des moments de silence fabuleux le soir avant la rupture du jeune contrastait avec tout cet environnement dévasté.
Je me rappellerai du silence de ces journées, mais aussi du bruit des grues, de celui des bombes à fragmentation que le Hezbollah et l’armée libanaise faisaient exploser afin de les détruire, et de celui des avions israéliens qui survolaient chaque jour le sud avec un bruit sourd et lent et que l’on ne voit pas. Je me demande ce que ce bruit récurent peut générer chez ces populations qui ont vécu la guerre, quelle sorte de message doit-on y déceler ?
Anne-Marie Filaire est photographe et enseignante à l’Institut d’études politiques de Paris. Elle a collaboré à La revue internationale et stratégique, IRIS. Ses travaux ont également fait l’objet de publications universitaires : Presses Universitaires de Bordeaux, CEFAS, IREMAM, IFPO. Contribution : Jeunesses arabes, éditions La Découverte, 2013.
Site web : www.annemariefilaire.com
Entrée libre !
Du lundi au samedi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 19h